SOCIÉTÉS SECRETES

Contribution La Griffe Aquitaine

Rubrique AdHoc

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲

Facilité de lecture ▲▲▲▲▲

Rapport avec le rite ▲▲▲▲▲

On résumera ainsi la thèse d’Alexandre Adler, journaliste et écrivain mort en 2023, maçon à la GLNF puis à la GLDF, et dont ce livre suivit une série d’émissions qu’il diffusa sur France Culture en 2006.

L’argument en était de démonter consciencieusement le best-seller stratosphérique que fut le Da Vinci Code de Dan Brown paru la même année, dont il dénonce les affabulations et les inventions parfois grotesques, mais dont il salue l’intérêt des sources qu’il exploite. Adler centre le début de son livre – qui n’est pas le plus intéressant - sur les « mystères » de Rennes-le-Château et les arcanes templières occitanes, avec un portrait circonstancié de ses acteurs plus ou moins troubles.

Mais il dégage aussitôt après et assez habilement les grandes familles de pensée européennes qu’on peut dire « ésotériques » - en tout cas hétérodoxes – qui sont convoquées, montrant comment elles ont pu historiquement s’interconnecter, s’emboiter, dans un paysage qui prend corps petit à petit, dès lors qu’on donne crédit à la vaste érudition du conteur Alexandre, en n’étant parfois pas complètement dupe de ses approximations et de ses facilités rhétoriques. Il en sort un panorama tout à fait stimulant pour les Ecossais moyens que nous sommes, qui obtiennent une image chatoyante des grands thèmes qui forment la trame de l’initiation écossaise.

On y croise la chevalerie arthurienne et templière, dont l’essaimage supposé rencontre le soufisme chiite, le johannisme essénien, la kabbale hébraïque, les communautés cathares, les alchimistes, les Académies de la Renaissance, puis le mouvement janséniste et la Rose-Croix, toutes structures qui auraient en commun de s’être opposées d’une façon au d’une autre à l’omnipotence de l’absolutisme royal et du catholicisme intégral, et notamment son bras armé jésuite au XVIIIème siècle.

On rencontre donc au fil des pages Bernard de Clairvaux, Chrétien de Troyes, Marie-Madeleine, Isaac l’Aveugle, les Fidéli d’Amore, Saint-Vincent de Paul et Blaise Pascal, Rodolphe de Habsbourg, Nicolas Poussin et Nicolas Fouquet, Tycho Brahe et Francis Bacon et bien sûr le Chevalier de Ramsay.

Si on sent bien qu’on frôle parfois la caricature, on aperçoit en tout cas une synthèse assez séduisante pour notre Rite, qui démontre – plaisamment et vaillamment - que le retour à l’érudition humaniste gréco-latine et hébraïque reste la source vive qui peut ouvrir à une spiritualité déployée dans la Lumière, épurée de son fanatisme et de ses excès idéologiques.

Comment ne pas être partant ?

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