LE VENT « CELA QUI NE PEUT ETRE PEINT »

Contribution La Griffe Lorraine

Rubrique Art.

« Le souffle n’est perceptible qu’à partir de ses effets… »

Recommandation de lecture :  ▲▲▲▲▲       

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲    

Facilité de lecture ▲▲▲▲▲    

Rapport avec le rite ▲  

Le vent : « Cela qui ne peut être peint »

Donner forme à l’invisible, c’est apprivoiser les dieux et leurs forces inexpliquées (colères, amours, intrigues) puis au fur et à mesure des siècles, passer des représentations plastiques aux sciences, principalement à la Renaissance avec l’étude du vol des oiseaux.

De représenter le mouvement, il faudra ensuite le maitriser, en le mesurant, en le rendant prévisible, et enfin le conquérir pour accomplir le vieux rêve de l’homme-oiseau.

C’est à cette trajectoire trop brièvement tracée que s’attelle cette exposition.

Sautons de l’Antiquité au 18ème siècle où, parallèlement à Lavoisier qui établit la composition de l’air, s’élèvent les premiers aérostats et nait la peinture romantique de paysage. La nature secouée de vents impétueux reflète alors les tourments de l’âme.

Le milieu du 19ème siècle voit les peintres quitter leurs ateliers pour travailler sur le motif et plus prosaïquement faire l’expérience du mouvement pur et tenter de savoir ce qui se dérobe, en une image fixe (ce sera la même chose pour la mer).

C’est le vent vécu, linge à l’horizontale, jupes retroussées, voiles gonflées des bateaux, peupliers pliés… comme les parapluies et cabines de plage.

L’apparition du cinématographe précise le défi de la représentation du vent en lui donnant une dimension temporelle. Le vent et le cinéma ne sont-ils pas mouvement ?

Quel ne fut pas la stupéfaction, en 1895, des spectateurs d’un film, tourné dans son jardin, de Louis Lumière donnant la becquée à son rejeton, de voir soudainement se relever le bavoir sur la joue du bambin… Délicieux !

Et alors, aujourd’hui ? La tendance est au poético-scientifique au travers de photos, traces, installations diverses, jusqu’à l’intervention du vent lui-même raclant, par une fine brindille, le noir de fumée d’une boite de Pétri.

Prolongez vos vacances et volez jusqu’au Havre. Vous avez jusqu’au 2 octobre, et régalez-vous des milles et une farce du vent, rapportées dans un très intelligent catalogue dont je me suis largement inspiré pour cette introduction.

 

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