HERODE LE GRAND
Contribution La Griffe Lorraine
Rubrique Coups de coeur.
Un Roi bâtisseur, religieux, et ami du peuple romain.
Intérêt général de l’ouvrage: ▲▲▲▲
Recommandation de lecture: ▲▲▲
Facilité de lecture: ▲▲▲▲▲
Rapport avec le rite: ▲▲
l'image commune de celui qui tenta de tuer Jésus en ordonnant le massacre des Innocents, et encore la décapitation de saint Jean-Baptiste. Portrait peu flatteur qu'il appartenait aux historiens de corriger. Schwentzel est de ceux-là et il faut bien reconnaître que son livre est remarquable. Ses sources sont, entre autres, les Evangiles et surtout Flavius Josèphe. Il démonte peu à peu les clichés et dresse un portrait bien différent. Sans faire d'Hérode un modèle de vertu, il le replace dans son contexte, rappelle son rôle de bâtisseur, de religieux, et d'ami du peuple romain, périphrase cachant un état de dépendance réel et marqué vis à vis de Rome. Son ouvrage, va plus loin que le seul portrait d'Hérode, et balaie une période allant d'Antipater à Bérénice. A propos d'Hérode il ne manque pas de souligner sa titulature historique : Roi des Juifs, souverain hellénistique, et bien sûr ami des Romains. Il décrit la cour, l'administration du royaume, et l'économie voulue par Hérode. En s'intéressant à ses successeurs il brosse donc une histoire plus vaste et complexe qu'il n'y paraît, indispensable à qui s'intéresse à cette période charnière au sein de laquelle romains et juifs cohabitent avec plus ou moins de bonne volonté. Si les Juifs regardèrent Hérode comme un usurpateur, il en fut tout autrement des Grecs qui soulignaient ses qualités d'administrateur, et de Rome qui trouva un appui dans un royaume turbulent. Dans le fond, Hérode est comme la plupart des rois de son époque : un personnage complexe, soumis à des influences contradictoires, mais tentant de résoudre les oppositions, avec plus ou moins de succès. Ce livre est attachant, en nous faisant revivre ce premier siècle qui devait marquer à jamais l'histoire du Moyen-Orient et de l'Occident.