Contribution La Griffe Lorraine

Rubrique Coups de coeur

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲

Facilité de lecture ▲▲▲▲▲

Rapport avec le rite ▲△△△△

Cette enquête est une sorte de polar français, avec des personnages bien réels, un assassin identifié et un non-lieu général pour les complices.
Car il y a eu des complices au plus haut niveau de l’Etat. Et ils ne manquent pas. Une juridiction particulière fut chargée de l’enquête sur les dérapages, les erreurs et les mensonges dans la gestion de l’épidémie de Covid 19 qui toucha la France. Un bilan dont les chiffres sont éloquents :170.000 morts entre 2020 et 2024. Les auteurs, tous deux journalistes au quotidien Le Monde, se sont attelés à une tâche des plus ingrate pendant plusieurs années, essayant, avec succès de rassembler les pièces réunies par la Cour de Justice de la République.
Le Président de la République, intouchable en raison de son statut juridique le mettant hors de toute atteinte est lavé de toute faute, quand bien même elles sont patentes dans l’exercice de son mandat. Restent les Ministres de la Santé qui se sont succédés, les hauts fonctionnaires des services de la santé, les directeurs généraux, les organismes publics etc. Hélas, trois fois hélas, tous bénéficiant de complices avérés, mais les uns et les autres se disculpant par une obscure solidarité des uns et des autres.

A défaut de pièces tangibles, les auteurs reprennent les déclarations publiques de ce beau monde, celles-ci étant indubitables. Mais on croit finir par rêver tant les cabrioles pour s’en départir abondent. Plus les ficelles sont grosses et plus elles marchent. La gestion ahurissante du stock des masques laisse pantois. Mais le plus inquiétant que révèle cette enquête et l’empilement incroyable des structures de l’Etat, le nombre des Comités, Commissions, Bureaux, Conseils zinzin venant y ajouter sa pagaille. Le grand truc est très simple : « C’est pas moi, c’est mon prédécesseur ». 
Enfantin non ? Et le pire c’est que cela marche à tous les coups. Pour finir ce bouquin est un petit traité de politique à l’usage des ministres et hauts fonctionnaires. Que voulez-vous qu’ils fissent ces juges de la Cour de Justice de la République face à ces mille-feuilles et ces labyrinthes de bureaux ? Pas plus que nos deux auteurs effarés de ces méandres et gouffres insondables de l’irresponsabilité.

Une bonne formule, déjà employée précédemment, déjà par un ministre de la Santé, Georgina Dufoix : « responsable mais pas coupable » Quand ou vous le dit, nom d’une pipe !

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