LE SECOND ÂGE DE L'INDIVIDU

Contribution La Griffe Lorraine

Rubrique Hors-Normes

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲△

Facilité de lecture ▲△△△△

Rapport avec le rite ▲▲▲△△

Disons-le tout de suite, j’ai souffert… Ce n’est pas le plus facile des ouvrages à lire, c’est même touffu et quelquefois trop abstrait. Il est difficile d’être précis lorsqu’on aborde un sujet tel que « l’individu » dans l’histoire et jusqu’à aujourd’hui. L’écriture de Hunyadi ne nous aide pas vraiment, certaines phrases font une demi-page, ça devient parfois incompréhensible.

Mais ça parle de quoi ? De l’émergence de la notion « d’individu » que l’auteur positionne au XIVe siècle, moment de la révolution nominaliste. Pour ma part, mais je ne suis ni historien, ni philosophe, ni littéraire, j’avais toujours positionné la « naissance de l’individu » sur un repère évident : le cogito de Descartes, soit trois siècles plus tard. Mais c’est un détail, ce qui est important dans le propos de cet ouvrage c’est le changement de paradigme actuel, l’individu s’est battu durant des siècles pour obtenir une « éthique du droit » qui lui a permis de mettre en place un système de « contrat social », garant de sa liberté.

Le « second âge de l’individu » porte dans ce titre un pessimisme avancé, il ne s’agit pas du deuxième âge, le second, c’est le dernier, et cet âge, concerne les abus idéologiques, politiques, financiers au nom de la liberté individuelle. Les « méchants » disparaissent petit à petit du paysage au profit d’un « dispositif anonyme », bienvenu dans l’ère du numérique ou ce n’est plus comme au temps de la Boétie, la tyrannie qui crée la servitude, « c’est la servitude qui crée la tyrannie ».

Hunyadi plaide pour une refonte du politique, une reconfiguration pour lutter contre tous les nihilismes en remettant au centre des enjeux, des valeurs collectives et pas des droits individuels. L’ennemi invisible, utilise la très efficace habitude de diviser pour mieux régner, l’auteur nous invite à refonder un monde ou la possibilité de vivre ensemble ne se résumerait pas aux petites libertés, particularités, communautés de chacun.

C’est passionnant, un bel essai qui aurait mérité un petit effort de clarté.

Précédent
Précédent

UN PERE ORDINAIRE

Suivant
Suivant

 LE GRAND OEUVRE DANS LES      « NOCES CHYMIQUES »   DE CHRISTIAN ROSECROIX