1984
Contribution La Griffe Vienne
Rubrique les Incontournables
Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲
Facilité de lecture ▲▲▲▲▲
Rapport avec le rite ▲▲▲△△
Est-il encore nécessaire de présenter ce chef d’œuvre absolu de la littérature ?
Il faut avoir lu au moins une fois dans sa vie cette dystopie, ode à l’intelligence humaine.
Près de quatre vingts années nous séparent pourtant de l’écriture par George Orwell de ce roman postapocalyptique sombre mais tellement lumineux par son propos.
1984 est bien entendu une analyse politique et sociétale extraordinaire. Vous serez étourdi par la puissance de son écho avec l’état actuel de notre monde. Le régime totalitaire décrit par Orwell pour maîtriser ses sujets s’appuie sur sa police de la pensée et son ministère de la vérité, deux machines aux mécanismes implacables.
Mais réduire 1984 à « Big Brother is watching you » est une erreur monumentale.
Car 1984 est également et surtout un cri d’amour à la pensée humaine et à la richesse des mots pour l’exprimer. Et ce au travers du développement de la fameuse Novlang.
Ainsi, sans mots pour les exprimer, les pensées ne peuvent exister.
La notion de vérité est également au cœur du roman. Citons Orwell : « Qui contrôle le passé contrôle l’avenir ; qui contrôle le présent contrôle le passé ». Eurêka ! Réécrivons donc l’histoire au sens propre du terme.
Glaçant de modernité, n’est-ce pas ?
C’est enfin un formidable questionnement sur notre condition humaine. Et pour cela c’est ce qui pourrait paraitre le plus abject des actes, la torture, qui alimente notre réflexion. Orwell nous amène ainsi à réfléchir lors de chacune des trois étapes de la torture (comprendre, accepter, détruire) qui fera d’un homme rebelle à l’esprit libre, un homme entièrement favorable au régime.
Quant à la conclusion du roman, elle me hante toujours ….
C’est pourquoi, tout à la fois prophétique et lanceur d’alerte, 1984 n’est ni plus ni moins que le chef d’œuvre ultime à mes yeux.
Lire 1984 est tout simplement procéder à un acte de citoyen du monde.