ONTOLOGIE DU SECRET

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Contribution La Griffe Parisienne

Rubrique les incontournables

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲△

Facilité de lecture ▲▲▲▲△

Rapport avec le rite ▲▲▲▲▲

Le titre de cet ouvrage, car il s’agit d’une œuvre, est exposé sans article défini, comme, par exemple : » Principe Responsabilité » de Hans Jonas. Il n’a donc pas pour but d’enfermer, de restreindre. Il est comme une clé, véritable passe-partout dans le merveilleux château enchanté de la métaphysique, comme pourrait l’être celui du Rite. Il permet de sortir de ce château en prolongeant l’effet magique qui s’y est produit, protégeant du ternissement du contingent, qui affecte souvent l’aura débusquée dans ce lieu.

 Certes l’auteur est parfois considéré comme sulfureux. Mais la caution que lui a apportée George Steiner, lors notamment d’un riche échange sur Antigone, diffusé par France Culture, permet d’absoudre notre auteur, sans arrière-pensées.

 Ce livre est de ceux qui sont semblables à un grand cru : charnu, complexe, riche et dont la finale perdure laissant à celui qui a su le déguster un souvenir impérissable, s’embellissant immanquablement au cours du temps.

 Il est le philtre qui permet de s’affranchir de l’être contingent au secret pour se porter au secret de l’être. Il conduit d’un paraître, dont l’archipel du mensonge, superbement analysé, est l’illustration, vers un présent vivant en empruntant le couloir oblique du temps. Dans ce cheminement toutes les re-présentations que l’on se fait de soi-même, d’un monde et des mondes, sont les résultats de l’accomplissement exigeant des devoirs. C’est en cela que ce livre est passionnant : il refuse le convenu, la tiédeur. L’on y découvre saint Thomas que parce que, par une étude soigneuse, rigoureuse et acharnée, l’on peut, un instant ,entendre la respiration de sa pensée. L’amour de l’effort est la qualité première qui est requise auprès du lecteur. Cet ouvrage n’est ni une pensée désincarnée, ni un écrit théorique ou une figure d’école. Il témoigne d’un vécu souvent âpre, n’épargnant rien. Le lecteur paresseux devra passer son chemin, sauf s’il fait le choix que son désir se transmutte en  volonté.

La lecture d’Ontologie du Secret fait émerger peu à peu des repères immuables, c’est-à-dire universels qui ne s’effaceront jamais. Pour le Maître Secret cet ouvrage est comme une dense forêt (celle des tous débuts de la Divine Comédie ou du Parsifal) où il perçoit confusément que tout est présent. Pour le maçon plus avancé il conduit aux limites, à l’en-deçà, à l’au-delà, voire à la limite elle-même là où la musique est transcendance formelle.

 Si l’on énumère, en vrac, les titres des chapitres ou des paragraphes l’on y découvre : l’archipel du mensonge, le sceau du secret, l’analogie, oubli et mémoire, la transcendance ou le secret de l’être. Mots et idées dont le maçon a forcément croisé le chemin. Ce livre est porteur d’une vérité, de cette vérité qui fait penser furieusement à Marcel Détienne, celle qui ne peut être que l’apanage du roi de justice, des devins et des muses.

Lire Ontologie du Secret c’est comprendre rapidement que les efforts que l’on y consacre éviteront de nombreuses années d’errance, car cet ouvrage vous confère une clé, comme nous l’avons dit initialement. Mais cette clé ouvre à son tour un réceptacle contenant une autre clé, de nature différente permettant de décrypter les secrets  des mondes et du monde, là où la nuit lumineuse est pure présence.

 Si vous   pressentez que l’abord de cet ouvrage peut être exigeant, alors écoutez d’abord l’entretien de Steiner et de Boutang que vous pouvez découvrir parmi les archives de France Culture.

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