Contribution La Griffe Poitou-Sèvres

Rubrique Métaphysique

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲

Facilité de lecture ▲▲▲▲△

Rapport avec le rite ▲▲▲▲▲

Ce magnifique essai d’Adeline Grand-Clément revient sur l’histoire des rites, des sacrifices, des mythes, des croyances dont les hommes furent à l’origine pour le «plus grand plaisir des dieux». L’auteure est professeure d’Histoire grecque à l’université de Toulouse et a déjà publié d’autres ouvrages comme, notamment en 2011, «l’Histoire du paysage sensible des grecs anciens durant les VIII° et V° siècles avant notre ère».  Ses travaux de recherche l’ont conduite à s’intéresser, tout particulièrement, aux rites, religions diverses et figures divines qui furent le reflet de l’expérience du sacré dans l’histoire des hommes.

Dans ce livre «Au plaisir des dieux», que l’auteure a su rendre véritablement passionnant, elle débusque le sensible avec de fréquents «clins d’œil» aux travaux d’Alain Corbin, que certains de nos lecteurs connaissent bien. Elle traque, avec beaucoup de finesse, l’expérience religieuse qu’elle pousse dans ses retranchements pour montrer que l’homme a été créé pour servir les dieux. Elle revient sur le sens des incantations et des libations qui accompagnent les sacrifices que les hommes pratiquent pour vénérer leurs dieux. Cet ouvrage enrichi, fort à propos, par de nombreuses citations d’historiens et de philosophes, est agrémenté des nombreuses expériences de recherches de l’auteure qui nous guide au cœur de ce voyage mystérieux qu’elle a fait, avant nous, pour nous raconter toute la magie de ces actes de piété qui ont permis aux anciennes civilisations d’entrer en contact avec leurs dieux. Elle sollicite les divinités de toutes les croyances et de toutes les religions, elle investit les espaces sacrés, elle décode les pratiques rituelles vouées aux dieux, aux morts, comme aux objets de culte pour comprendre le partage du «sensible» qui n’est autre que l’expérience commune que les hommes ont mis à profit pour repenser, indéfiniment et de façon adéquate, une distribution des rôles sociaux et politiques.

Ce livre, me semble nous dire que notre conscience d’être ne saurait exister sans conférer une signification aux impulsions et aux expériences du sacré qui ponctuent notre vie. Ce bel ouvrage nous rappelle que vivre est un acte «religieux» car tous les actes importants de notre vie ont une valeur essentiellement sacramentale.

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