LE CHRISTIANISME PRIMITIF

Contribution La Griffe Lorraine

Rubrique AdHoc

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲

Facilité de lecture ▲▲▲▲▲

Rapport avec le rite ▲▲▲▲△

Philippe Ilial, professeur d’histoire à l’Université de Nice Côte d’Azur nous précise que le christianisme de cette époque assez longue, peut se qualifier d’ancien plutôt que de primitif, terme inapproprié.

Pour le comprendre, il est nécessaire d’avoir une vision claire de ses origines jusqu’à la fin du 5e siècle, d’autant qu’il prend ses racines dans le monde juif antique et gréco-romain.

Tout démarre évidemment avec un prédicateur itinérant, Jésus l’essénien, qui prêche la conversion à la nouvelle loi et des communautés locales se forment pour répandre sa parole.

Avec la destruction du second Temple 70 ans après J.C., disparait le culte sacrificiel. Les premiers chrétiens étaient tous juifs et tout au long du 1er siècle, le christianisme reste profondément ancré dans le monde juif.

Le concile de Jérusalem en 50 après J.C. et Paul de Tarse ouvrent la voie aux non-juifs. Une séparation progressive s’opère, le judaïsme se recentre sur la Torah, la loi mais sans la foi, et le christianisme sur la foi, sans obligation d’appliquer la loi (circoncision, règles alimentaires et autres).

Si les premières communautés restent juives, le Messie attendu est arrivé et le salut est en marche. Le message chrétien séduit très tôt les non-juifs. La voie est ouverte à une expansion sans précédent.

Les courants multiples, les hérésies, la méfiance des autorités juives (perte d’unité) et romaines (non-respect du culte impérial) provoquent des persécutions qui façonnent l’identité chrétienne.

Les communautés au fil du temps se structurent avec l’apparition d’une hiérarchie et du processus de canonisation, de codification des dogmes, de textes uniformisés (les conciles), période qui s’étendra sur plusieurs générations. Tout ceci annonce l’Eglise institutionalisée et le christianisme, porté par la foi, traverse rapidement les frontières et devient un mouvement d’une dimension universelle.

Des cultes concurrents, mithraïsme (d’origine perse), gnosticisme et autres évoluent parallèlement.

Le Christianisme devient religion d’Etat sous Théodose et les mithréaum sont fermés ou transformés en églises. Ces cultes concurrents laissent des traces dans le christianisme qui s’impose quand les autres s’effacent.

L’auteur nous explique tout ce long parcours dans un texte court, structuré, synthétique, fruit d’un travail sérieux d’historien, ce qui permet d’avoir une vue d’ensemble agréable et aisée.

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