LA FIN DU COURAGE
Contribution La Griffe Aquitaine
Rubrique AdHoc
Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲
Facilité de lecture ▲▲▲▲△
Rapport avec le rite ▲▲▲△△
Cynthia FLEURY est philosophe et psychanalyste, professeure titulaire de la chaire Humanités et Santé au Conservatoire national des Arts et Métiers, écrivaine et essayiste.
Dans ce livre la philosophe nous présente « la Fin du courage », comme une évolution de nos civilisations/démocraties qui perdent en fondamentaux par l’érosion successives du soi. Elle fonde une théorie du courage qui articule l’individuel et le collectif : « car si l’homme téméraire est toujours solitaire, l’éthique collective du courage est seule durable ».
Dans la première partie de la Morale du Courage, elle nous transmet alors les paroles de Hugo : « le cœur est la sainte fenêtre » ; « aime et ne désespère pas » ; « la haine c’est l’hiver du cœur »
Cynthia Fleuri nous rappelle en particulier les notions : d’« Adoxia» comme le dépouillement de l’apparat du pouvoir en référence à Socrate, qui choisit la mort plutôt que l’exil ; et de « Parêsia » comme une obligation de dire vrai en opposition à la doxa, en référence à Platon (cité par Michel Foucault) ; définissant à elle 2 les vertus de l’homme courageux, différent du sage « Le courageux comprend que le cogito moral se pratique séance tenante » et agit donc au présent, tandis que le second réfléchit à l’action, mais au risque de décaler l’acte, voire de le laisser faire à quelqu’un d’autre, ou même qu’il ne se réalise jamais…
Le courageux, n’est pas inconscient ni téméraire, mais surmonte sa peur, et il sait que sa finitude crée la temporalité. Et alors de citer Jankélévitch : « Cette chose qu’il faut faire, c’est moi qui dois la faire » ! pour ne pas laisser la chose à faire à un « on », qui n’est personne…et rien ne se fera ! et elle nous dit alors qu’« être courageux devient l’autre versant d’une sagesse », où l’on dépasse sa finitude !
La deuxième partie nous parle de la Politique du Courage, qui pour elle est le prolongement du premier, où elle pose différentes questions sur « la fin du peuple et le déshonneur des élites ? » ; de « l’incomplétude de la justice et du courage » ; ou encore du ternaire « Courage - Combat - Conscience ». Et de clamer que : « le plus sûr moyen de s’opposer à l’entropie démocratique reste l’éthique du courage »
C’est un livre passionnant, de réflexions profondes sur notre soi à soi-même, sur notre vie personnelle, et en société, sur nos obligations morales et collectives !