Contribution La Griffe Lorraine

Rubrique Art

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲△△△

Facilité de lecture ▲▲▲▲▲

Rapport avec le rite ▲△△△△

Ce court essai épistolaire rassemble la correspondance que Rainer Maria Rilke (1875-1926) envoya au cours de l’été et automne 1907 à sa femme Clara Westhoff, sculpteure.

Le poète y fait part, pratiquement journellement, des analyses et sentiments que lui inspirent les œuvres de Rodin (dont il fut le secrétaire), Van Gogh et surtout Cézanne, œuvres vues au cours d’expositions, chez des marchands, ou lors de la première rétrospective de Cézanne, en ce tout début du XXème siècle à Paris.

Pour Rilke, l’artiste doit « transformer en formes durables, la réalité multiple et fuyante » … Oui, certes, mais encore, le faire en … Et s’il n’y avait qu’une phrase à retenir, ce serait celle-ci : le faire : « en restant en permanence à l’intérieur de son travail ».

J’y ajouterais, à l’intérieur de son désir.

Parole de pauvreté, vœux de solitude, dans le sens d’aborder les choses en pauvre, c’est-à-dire sans pressentiment. « Toute parlotte est malentendu »… Ça nous change de la logorrhée de l’art contemporain.

Travail dépassant l’amour même pour que « les œuvres soient miraculeusement absorbées en elles-mêmes », chaque point du tableau (concernant Cézanne) ayant connaissance de tous les autres ».

Le poète décrit longuement, à son épouse éloignée, les œuvres en insistant sur les couleurs, leurs interactions, comme « la combinaison (en sculpture) de deux nus de Rodin résultant de leur affinité plastique ».

De l’importance des correspondances.

Ces longues descriptions, nécessaires en 1907, sujet et couleurs surtout, ont, il faut l’avouer, prit un coup de vieux. Nous réalisons alors les progrès de la photographie, la qualité d’impression des livres d’art, leur diffusion.

Nous réalisons peu la masse d’information visuelle d’aujourd’hui, l’accès facile et immédiat aux musées, expositions ou simplement la consultation des sites informatiques.

Notre société de l’immédiateté offre quelquefois du bon, en ayant sur-le-champ et sous les yeux la réponse partagée et à distance de ce dont on parle.

Reste la sensibilité et l’intelligence de Rilke.

Mais peut-on, au fond, « parler » d’art ? Vous avez deux heures…

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