LES PÊCHEURS DE PERLES
Contribution La Griffe Paris
Rubrique Art
Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲
Facilité de lecture ▲▲▲▲▲
Rapport avec le rite ▲△△△△
Il n’est jamais facile de présenter un opéra alors qu’il est tellement simple de l’écouter après avoir obligatoirement lu le livret !
Les Pêcheurs de perles de notre Bizet national lequel est beaucoup plus célèbre grâce à Carmen qui est sûrement l’opéra le plus joué au monde, méritent une audition pleine et entière.
Créée en 1863 par Bizet âgé de 24 ans, l’œuvre n’a guère eu de succès lors de sa création au Théâtre Lyrique (une rente, versée par un mécène, permettait la création d’un premier opéra par un lauréat du Prix de Rome). Avec son intrigue située à Ceylan, l’orientalisme était alors à la mode, et une composition solide, il n’a été représenté pourtant que 18 fois. Un four non ! mais un opéra vite ignoré. Il revenait à l’Opéra-Comique de reprendre sa production en 1893. Le succès alors ne se démentira plus.
Le livret, comme souvent, est assez « rudimentaire « ou plus exactement bien traditionnel : deux amis Nadir et Zurga aiment la même pure jeune fille, Leïla. Celle-ci aime Nadir, le ténor, et Zurga, le baryton désire se venger. A gros traits le synopsis mais l’intrigue se complique au fur et à mesure des trois actes. N’en disons rien à peine d’en dévoiler le suspense…
Le DVD proposé est une réalisation de 2004, à La Fenice de Venise, avec une très belle équipe.
Un chef réputé, un metteur en scène exceptionnel et 4 chanteurs de très très grande qualité avec Annick Massis en Leïla.
Bien sûr j’ai particulièrement apprécié la mise en scène de Pier Luigi Pizzi, pas d’esbrouffe, le souci de respecter le livret, un refus de modernisme destructeur, pas d’orient de pacotille non plus. De plus Pizzi est le créateur des costumes, ce qui ne gâte rien bien au contraire.
L’orchestre est solidement tenu ainsi que les chœurs par Marcello Viotti quant au directeur artistique de l’époque, Sergio Ségalini, il était bien connu pour être homme « à qui on ne la fait pas ». Déjà en présence d’une équipe de qualité, qu’en est-il des chanteurs ?
Luca GRASSI, Zurga, est tout à fait investi dans ce rôle difficile, le ténor Yasu Nakajima en Nadir et Luigi De Donato baryton basse en Nourabad, sont un peu en retrait ; quant à Annick Massis, elle est musicalement parfaite.
C’est un DVD que l’on peut, sans crainte, conseiller, écouter et voir avec grand plaisir.