L’IMAGINAIRE EST UNE RÉALITÉ
Contribution La Griffe Aquitaine
Rubrique Art
Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲
Facilité de lecture ▲▲▲▲▲
Rapport avec le rite ▲△△△△
Michel PASTOUREAU, est historien, écrivain, et intervient régulièrement à la radio sur ses livres (plus d’une trentaine) traitant des systèmes symboliques, des couleurs, des emblèmes et des animaux. Il est en discussion avec Laurent LEMIRE, journaliste, auteur de plusieurs ouvrages consacrés à l’histoire des sciences.
Michel PASTOUREAU parle de l’approche de ses travaux, nourris par son expérience personnelle, en particulier par les relations amicales de ses parents, dont de nombreux artistes, ainsi que par un de ses oncles Claude Lévi-Strauss ; mais aussi par sa curiosité, et par son enfance dans la campagne de Normandie, où il côtoie les animaux.
Ainsi, au cours de l’entretien il aborde bien sûr les couleurs, les emblèmes, les symboles et les animaux, mais en les plaçant dans un contexte historique, géographique et culturel, où la transdisciplinarité lui a permis une meilleure compréhension en alliant chimie, techniques, enjeux sociaux, religieux, idéologie ou symbolisme.
Il cherche l’origine, la signification, le cheminement ayant conduit à ce que l’on voit, là où les autres ne voient rien que des aplats. De plus, en jugeant avec les yeux d’aujourd’hui, alors que lui nous replace dans le contexte de l’époque : par exemple, de l’approche de la vision des tableaux éclairés à la bougie, et non pas avec les luminaires actuels, ce qui change le regard et parfois l’interprétation. Il nous enseigne que tout document n’est jamais neutre mais « idéologique », signifiant que le regard neutre et la volonté d’objectivité sont plus souvent proches d’une utopie ! Et qu’à tout moment qui semble figé, il y a eu un antécédent, et que son analyse dépend de sa culture. Pour les couleurs, en occident, il en définit 11, et tout le reste ne sont que des nuances, ce qui n’est pas le cas dans d’autres cultures, car dit-il la couleur est une « construction culturelle dans un champ social ». Certaines sont valorisées et d’autres dévalorisées, sans aucun rapport au spectre physique.
Par ailleurs, il nous livre sa relation à Platon, considérant son grand développement de la pensée occidentale, et en ce qui concerne l’âme, relation au divin. Il nous dit aussi le plaisir de la réflexion comme une joie, le bonheur de chercher et de découvrir, ce qui se cache derrière la vision immédiate, en cherchant ce qui y est cachée, ce qui en est l’idée originelle…
Ce livre est un très agréable voyage dans le temps et dans le présent, dans un monde que nous côtoyons, sans vraiment le connaître, ni même parfois le voir réellement…