LE NOIR ATTEND LE BLANC

Contribution La Griffe Lorraine

Rubrique Coups de coeur

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲

Facilité de lecture ▲▲▲▲▲

Rapport avec le rite ▲▲△△△

Mario Giacomelli (1925-2000) photographe et poète. Ca ne vous dit rien ? Mais si, les curés en soutane jouant dans la neige. « Le noir attend le blanc » … Ah Quand même !

Giacomelli, le plus grand photographe italien et d’ailleurs du XXe siècle et davantage.

Un exemple : Ses paysages ridés de la campagne des Marches, rappelant les visages fatigués de l’hospice de sa ville natale, Senigallia, dont il ne s’éloigna guère.

S’occupant de sa petite imprimerie en semaine et photographiant le dimanche la communauté paysanne, les séminaristes joyeux, l’hospice, ou l’abattoir, mais aussi Lourdes… bref la vie, la mort, l’amour, sa vie, son idée de la mort, son amour des gens, préoccupations qui sont quelque part les nôtres, constituant par-là un portrait de ces drôles de créatures que nous sommes. Avec l’humilité qui est une force, et en libre témoignage.

Qu’en tirer ?

Il ne faut pas penser en termes de « bonne » photo, avec tout un tas d’arrière-pensées, mais en termes d’expression, et avoir la conviction de ce que l’on a à dire de la vraie vie concerne aussi d’autres gens.

Qu’attend-on que la photographie « fasse » ?

Que le cliché vous rentre dans le cœur, change votre monde pour une vision subtile, riche et simple qui fut celle de Mario, loin du désir de reconnaissance et des arrangements.

« La photographie de Giacomelli fait que l’ordinaire est en fait extraordinaire, et si la réalité n’a pas besoin d’affrètements, il n’en demeure pas moins qu’elle doit être scrutée avec exigence, être démontée, puis rêvée en l’investissant d’un sens jusqu’à ce que l’œuvre échappe à son créateur et devienne force agissante. »* Un véhicule.

Quand la photographie se fait déchirante puis dévorante…

* Griffe largement inspirée d’un article d’Alister Crawford : «Le petit monde de Mario Giacomelli ou le paradigme de l’univers ».