Contribution La Griffe Paris

Rubrique les Incontournables

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲

Facilité de lecture ▲▲▲△△

Rapport avec le rite ▲▲△△△

Certains ouvrages sont plus denses que les autres, plus on les lit et relit plus ils acquièrent cette densité de réflexion dont nous avons besoin. Sans aucun doute il faut apprendre à « Lire entre les lignes » et ce n’est pas d’évidence.

L’auteur n’est pas n’importe qui : philologue, philosophe, directeur d’études, polyglotte (allemand français, anglais, grec, latin) spécialiste en herméneutique …c’est dire déjà que nous n’aurons pas affaire à un simple « scribouillard » comme nous en rencontrons souvent, surtout en cette période de prix littéraires.

Ce livre est indispensable. Il va au-delà des mots et des significations.

Un exemple parmi bien d’autres : je peux parler ma langue maternelle et pourtant ce n’est pas la mienne. Réfléchissons et décryptons cette apparente contradiction.

Le livre de Wismann est ainsi fait : allons au fond des analyses et ne prenons pas les philosophes, les poètes, les artistes au pied de leur œuvres. Il faut aller plus loin sachant qu’entre les rives il y a un fleuve.

C’est ainsi que notre auteur présente sa pensée, 6 chapitres : Cultures (qu’est-ce qu’une identité), Langues (penser entre les langues) Disciplines (l’idéal scientifique, une polémique) Exégèses (de l’antiquité d’Homère à la modernité) Eclairages (les stéréotypes) Epures (le sens du sens).

Certes, comme on peut le croire, la lecture n’est pas immédiate mais l’ouvrage se lit néanmoins assez simplement car il s’agit de parties souvent indépendantes les unes des autres même s’il existe un fil directeur.

En fait, ce sont tantôt des exposés, des conférences voire des articles publiés dans des revues de philosophie ou autres, ce qui en fait une lecture assez plaisante qui autorise, parfois, à ne pas suivre un ordre rigoureux mais à littéralement « pianoter » d’un chapitre à un autre. On choisit un article, par exemple sur « le destin d’Ulysse » et puis on revient des centaines de pages plus avant pour lire un exposé sur « Nietzsche et la philologie », ou bien sur « l’illusion du monolinguisme selon Derrida »

Ne nous y trompons pas : il faut tout de même fournir un effort et parfois accepter de se perdre un peu dans les premières pages… Une fois passé ce moment un peu délicat car inhabituel, on apprécie pleinement la démarche de cet esprit passionnant et innovant.

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L’ALCHIMISTE