QUAND NOTRE MONDE EST DEVENU CHRÉTIEN

Contribution La Griffe Vienne

Rubrique Métaphysique

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲△△

Facilité de lecture ▲▲▲▲△

Rapport avec le rite ▲△△△△

L’auteur se mouille !

Et pas qu’un peu. L’objet du délit :

Comment une secte, au sens premier du terme, a pu s’imposer à toute l’Europe occidentale ?

Paul Veyne prend position et très clairement explique que, selon lui, Constantin se serait converti de bonne foi et qu’il a tenté, non pas d’imposer le christianisme, mais de le favoriser pour sauver le monde.

Il nous décrit également les différences fondamentales sur le plan doctrinal et structurel entre autres, entre le paganisme et le christianisme. La nouveauté et l’exigence intellectuelle plus poussée qu’incarne le christianisme, seraient selon l’auteur, les raisons de son développement.

Notons que Paul Veyne se décrit lui-même comme un non croyant cherchant à comprendre et qu’il est toujours respectueux des croyants.

Notons également que certains passages peuvent éclairer d’un œil nouveau les pratiques autour du paganisme et des violences subies par les chrétiens sur les trois premiers siècles. Ainsi selon Paul Veyne, les païens reprochaient aux chrétiens non pas de ne pas croire comme eux, mais bien de ne pas participer à la vie collective de la société.

Bien entendu, ces propos peuvent faire réagir mais ils ont tout de même un écho intéressant de nos jours en ces temps troublés autour du principe même de la laïcité.

Sur ce plan l’ouvrage est des plus intéressants. Il l’est également lorsque Paul Veyne aborde les moments qui auraient pu faire échouer la progression du christianisme.

Au travers de son raisonnement l’auteur utilise quelques parallèles que nous pourrons qualifier d’osés avec des mouvements politiques.

Tout comme le développement final autour l’Europe et de ses présumées racines chrétiennes qui ressemble plus à un cri du cœur qu’à un développement construit de sa pensée.

Une formule pour autant que Paul Veyne utilise résume bien sa réflexion. « Nous habitons dans une vielle maison ».

Au final, cet ouvrage au niveau inégal reste pertinent à lire.

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