NEXUS

Contribution La Griffe Poitou-Sèvres

Rubrique Métaphysique

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲

Facilité de lecture ▲▲▲▲△

Rapport avec le rite ▲▲▲△△

L’auteur de cet ouvrage, Yuval Noah Harari  est également celui de «Sapiens», et d’«Homodeus», parus respectivement en 2015 et 2017 et dont le but était de raconter une brève histoire de l’humanité pour le premier et du futur pour le second.

«Nexus», est son dernier livre dont l’objet est de décrypter le monde de l’information qui, depuis la nuit des temps, façonne nos sociétés. 

Le mot «nexus» vient du latin «nectere»  qui signifie lier, attacher. Dans l’antiquité romaine, un nexus était un citoyen qui, ne pouvant pas s’acquitter de ses dettes, devenait ainsi l’esclave de son créancier. Aujourd’hui, nexus traduit un nœud, un lien, (qui peut être celui de l’information), un contrat qui lie deux ou plusieurs personnes entre elles.

L’auteur de ce livre souhaite, à la lumière des siècles écoulés, nous mettre en garde contre les dérives possiblement désastreuses des outils de l’information qui peuvent travestir les réalités pour conditionner les foules.

Cet ouvrage s’ouvre sur quelques notions et définitions  qui s’avèrent bien utiles pour camper son sujet, avant de revisiter à grands traits l’histoire du monde et les choix que l’humanité a été conduite à faire au nom d’une certaine vérité. 

Une attention toute particulière prévient le lecteur des risques que pourrait présenter une confiance aveugle envers «l’Intelligence Artificielle» qui envahit nos écrans jusqu’à obscurcir l’indispensable bon sens des générations insuffisamment  préparées à cet outil. Ce rappel rejoint les propos forts judicieux du philosophe Raphaël Enthoven dans son livre «L’esprit artificiel», paru en 2024, pour nous dire, comme a pu le faire Bergson, «que la connaissance n’est pas une fin en soi mais le moyen d’en revenir à une façon originale  de voir, d’entendre et de penser».

Noah Harari, aborde le phénomène de ce qu’il nomme une «extinction des intelligences» et la mise en péril de la survie de notre espèce dès lors que les choix que nous ferons demain prennent le risque insensé d’anéantir le bel et fragile espoir d’une salutaire évolution de l’humanité.

Ce livre est très intéressant et tout à la fois terrifiant à lire. Il évoque la prise du pouvoir des algorithmes sur les démocraties et, à partir d’exemples forts pertinents de l’histoire des peuples, il nous rappelle qu’il est parfois plus urgent de nous satisfaire de redécouvrir indéfiniment la vie, plutôt que de vouloir à tout prix céder au fantasme de l’infaillibilité.