L’HOMME QUI PEIGNAIT LES ÂMES

Contribution La Griffe Aquitaine

Rubrique Métaphysique

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲

Facilité de lecture ▲▲▲▲▲

Rapport avec le rite ▲▲▲△△

Dans « L’Homme qui peignait les âmes »  Metin Arditi signe un roman puissant, à la fois historique, spirituel et profondément humaniste. L’action se déroule en Palestine au 11ème siècle avant les croisades. notamment à Acre et Bethléem. À travers le destin d’Avner, fils de pêcheur de confession juive, l’auteur explore avec finesse les tensions religieuses de l’époque et la possibilité, malgré tout, d’un dialogue entre les croyances.

Avner va rencontrer le moine orthodoxe Anastase, le marchand ambulant musulman Mansour et va pouvoir exercer, avec leurs concours, sa passion pour les icones. Passion dévorante qui le fera devenir un des plus grand iconographe de son époque et qui le séparera de sa famille d’origine mais lui donnera ainsi une immense liberté de création.

Le lecteur comprend ainsi comment l’art peut dépasser les frontières dogmatiques pour révéler ce qu’il y a d’universel dans sa passion : la réalisation humaine, la souffrance, l’espoir, la foi.

La force du roman réside dans cette mise en tension constante entre exclusion et ouverture. Avner, dans sa solitude et sa quête artistique, devient un passeur : en peignant l’âme de ses personnages, il transcende leur identité religieuse pour toucher à leur humanité. Il est accueilli, rejeté, aimé, contesté mais son œuvre, elle, parle à tous. Les descriptions, d’une grande précision, faites par l’auteur nous donnent l’impression d’avoir les icones sous les yeux.

La relation d’Avner, jeune homme puis adulte, avec les êtres qui l’entourent est aussi surprenante et aborde les thèmes de l’amour : Éros, Storgê, Philia et Agapè

Ce roman excelle à évoquer les dilemmes spirituels, la beauté de la tolérance, mais aussi la fragilité de l’harmonie dans un monde traversé par les fanatismes.

L’Homme qui peignait les âmes est une ode à la paix, à l’art comme vecteur de réconciliation, et à la possibilité d’un partage fondé sur la reconnaissance de l’autre. Je vous laisse découvrir vers la fin de l’ouvrage le passage de la rencontre avec le croisé venu de Bourgogne...

Un roman que j’ai trouvé très agréable à lire car à la fois bouleversant et lumineux.

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