LE BARBIER DE SEVILLE
Contribution La Griffe Lorraine
Rubrique Coups de coeur
Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲△△
Facilité de lecture ▲▲▲▲▲
Rapport avec le rite ▲▲▲▲△
Ce livre est remarquable. A l’origine destiné aux étudiants, il éclaire de façon magistrale les aventures de Beaumarchais l’homme de tous les talents. Sous le Barbier de Séville on sent poindre le Mariage de Figaro et une plume vive et bien acérée. La critique de la noblesse de cour est pertinente, avec des répliques bien connues que le public acclamait. La tirade de la calomnie est un modèle du genre. Il faut dire que Beaumarchais suscitait chez les fâcheux bien nés des critiques, des calomnies alimentées par la jalousie. Beaumarchais excellait dans bien des domaines.
L’horlogerie, (on lui doit l’invention de l’échappement), le théâtre, la musique, les affaires, et un sens de la répartie hors du commun. En un mot comme en cent, c’était une belle intelligence. Comment voulez-vous qu’il échappât aux nobles infatués, tout comme aux imbéciles. Une Cabale tournée contre Rossini, qui était un libéral tout comme Beaumarchais, fut montée contre le Barbier de Séville.
La première du Barbier fut un désastre, mais les représentations qui suivirent furent un triomphe pour Rossini et pour Beaumarchais. Courageux, il l’était, il tâta de la Bastille et du cachot à Madrid et cela ne le dissuada nullement de mettre un frein à sa plume comme à sa langue. Il transforma les procès qu’on lui fit en tribunes publiques qui ravissaient le parterre par ses bons mots. Il se fit, par l’entremise du Marquis de Sartine, alors ministre de la marine, et du Roi, espion en la perfide Albion. Marchand d’armes il finança la guerre d’indépendance de l’Amérique, sans qu’on lui remboursât un louis. Voilà bien la gratitude des puissants.
Le livre dans cette version commentée est un petit chef d’œuvre d’intelligence, car il contient tous les éléments propres à saisir les clés du Barbier dont les repères biographiques indispensables, (Beaumarchais par lui-même) ainsi qu’un lexique des thèmes chers à notre auteur, ou de ses aventures. Un petit regret, l’auteur des clés de l’œuvre est un modeste. Et son nom ne figure dans ce qu’en toutes petites lettres cachées à la fin de la pièce. Il s’agit de Jean Delabroy.