Contribution La Griffe Aquitaine

Rubrique Coups de coeur

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲

Facilité de lecture ▲▲▲▲▲

Rapport avec le rite ▲△△△△

Non, ce roman intimiste n’a rien à voir avec un match de tennis en simple ou double à Roland GARROS. Il ne s’agit que de postures humaines qui de prime abord révoltent mais qui au fil des pages peuvent se comprendre.

Ce roman qui se lit très facilement relate la quête d’une petite fille sur le passé peut être trouble de son grand-père qu’elle n’a que très peu vu au regard justement de l’une de ses fautes puisqu’il a durant l’occupation abandonné sa femme et son fils, père de l’auteure, au profit d’une actrice, juive par l’un de ses parents, qu’il avait rencontré avant-guerre.

Ce livre est écrit de deux façon. D’une part le récit de ce que fit le grand père haut fonctionnaire durant l’Occupation et d’autre part le cheminement de la pensée de l’auteur sur les faits et gestes de ce grand père qui ne se révèle pas aussi noir qu’elle pouvait le penser.

Outre le côté historique de ce roman qui montre le fonctionnement du gouvernement de Vichy durant les sombres années de l’Etat Français, Pascale TOURNIER nous entraine dans l’univers contrarié d’un homme qui semble lâche et soumis mais qui fidèle à ses sentiments veut tout faire pour vivre pleinement son amour avec sa maîtresse dont le sort, du fait de sa judéité, dépend entre autres de lui.

Cette notion initiale de double faute s’estompe au fil des pages et surtout des recherches effectuées par sa petite fille afin de connaitre un grand-père quasi inconnu et voire infréquentable au regard de son infidélité conjugale et de sa fidélité à un régime honni du fait de ses crimes.

Ce livre porte un regard sur une époque et un homme tous deux tourmentés. Loin de constituer un simple roman d’une vie dans un univers sombre ce livre constitue à mon sens une réflexion sur la faculté de résilience.

En effet l’auteure qui semble être la petite fille de cet anti héros porte petit à petit un regard différent sur l’homme qui fit doublement honte à sa famille. Non qu’elle le comprenne totalement mais elle peut être capable de le considérer comme son ascendant, une fois qu’elle a pu reconstituer sa vie.

Pour Pascale TOURNIER, l’oubli systématique d’une personne qui aux yeux des siens a commis une faute constitue aussi une grave erreur car les générations suivantes doivent connaître la vie de celui qui fut jeté dans l’opprobre afin de pouvoir aussi apprécier la gravité de ses actes.

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