LE SOURIRE AU PIED DE L’ECHELLE 

Contribution La Griffe Lorraine

Rubrique Coups de coeur

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲△

Facilité de lecture ▲▲▲▲▲

Rapport avec le rite ▲▲△△△

Perso : Si je n’avais pas fait des études d’architecture, j’aurais fait clown… C’est un peu pareil s’entend. Tragédie - comédie…

Ceci posé, de son propre aveu, cette histoire est la plus étrange et la plus personnelle qu’aie écrite, en 1948, Henry Miller.

Le destin d’un clown, Auguste, qui désirait faire à ses spectateurs « le don d’une joie qui se révèlerait intarissable (…) une joie comme un fleuve dont rien n’arrêterait le cours ».

Une extase mystique, au pied de l’échelle dressée vers le ciel, la lune en vessie de porc éclairée au dernier barreau.

Frénétiques applaudissements puis Auguste, un soir, n’est pas « revenu ». D’où brocards et sifflets. « Il était resté dans un état médiat, entre le lent retrait de la béatitude et l’explosion des sentiments ».

IL faut comprendre que nous ne sommes rien, « zéro », l’échelle …une vessie, un peu de blanc… et en même temps « tout le monde ».

« Le clown n’est qu’un pion sur l’échiquier du sort ». Que reste-t-il, alors, le masque enlevé et les projecteurs éteints ? Sommes-nous encore clown, et davantage, clown de Dieu ? Ou du moins clown de vérité ?

Assez de philosophie ! C’est Miller qui le dit.

Je reconnais que j’étais perplexe et perdu par ce texte aux idées foutraques (c’est une qualité). - il faut dire que c’est un texte sur le cirque - avant d’aborder l’épilogue.

On y apprend que l’auteur écrivit ce texte sur commande pour accompagner une série d’illustrations de Fernand Léger sur le cirque. « Je pensais au clown que je suis, que j’ai toujours été, ma passion pour le cirque intime notamment ». « Car les clowns et les anges sont si divinement faits pour s’entendre ». Qu’on n’aille pas s’imaginer que ce texte fut longuement réfléchi dit-il , et qu’il faut y voir plutôt une révélation.

La révélation est-elle la vérité, l’idée juste ?

Quand Auguste redevient lui-même, (quand il est redescendu de son échelle peut être ?) la vie commence … Ett non simplement pour Auguste « mais pour toute l’humanité ».

Miller parle, une phrase, du catalan Miro. C’est très juste car son récit, alors, s’éclaire. Il est l’illustration écrite de l’univers du peintre : Puzzle poétique, vif, coloré…

Beau rapprochement entre les couleurs du rire et la forme suspendue des larmes.

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