LE SOLDAT DÉSACORDÉ
Contribution La Griffe Aquitaine
Rubrique Coups de coeur
Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲
Facilité de lecture ▲▲▲▲▲
Rapport avec le rite ▲△△△△
Dans Le Soldat désaccordé, Gilles Marchand nous plonge dans une fresque poignante et poétique sur les blessures laissées par la guerre. Ce roman, empreint de sensibilité et d’humanité, nous transporte au lendemain de la Première Guerre mondiale, où un ancien soldat marqué par le conflit et le décès de son épouse tente de se reconstruire en se consacrant à la recherche des soldats disparus.
Le récit porte donc sur la recherche d’Emile, un soldat disparu dans les tourbillons de la grande guerre L’auteur nous entraîne alors dans une quête identitaire et émotionnelle, où l’espoir surgit au détour des poèmes, car oui Emile est un poète et un poète amoureux d’une héroïne originaire d’Alsace, prénommée Lucie, la fille de la Lune.
Gilles Marchand excelle dans l’art du récit sensible et poétique. Son écriture, d’une grande délicatesse, oscille entre réalisme et onirisme, conférant à l’histoire une dimension presque magique. Il explore avec finesse les thèmes de la mémoire, de la reconstruction et du pouvoir salvateur de l’art qu’est la poésie. Les personnages secondaires, riches et attachants, viennent enrichir cette fresque humaine : des amis solidaires, des rencontres improbables, chacun apportant sa pierre à l’édifice de cette reconstruction.
L’un des points forts du roman réside dans son atmosphère singulière, où la douleur du passé se mêle à une lueur d’espoir. L’auteur parvient à transmettre avec justesse le poids du silence et des souvenirs refoulés, tout en insufflant une douceur et une poésie qui rendent la lecture profondément émouvante. On ne peut qu’être touché par cette exploration des blessures invisibles et par la manière dont la poésie devient un baume sur l’âme meurtrie des protagonistes.
Après les grands romans sur la première guerre mondiale : « A l’ouest rien de nouveau » d’Erich Maria Remarque, »Le Feu » de Henri Barbusse et plus récemment « Au revoir la Haut » de Pierre Lemaître, Gilles Marchand signe un roman d’une rare beauté, où la mélancolie côtoie la lumière, où la guerre laisse place à la résilience et à la poésie. Ce livre est très agréable tant par son style que par la profondeur de son propos, et il rappelle avec force que, même après les pires épreuves, il reste toujours une note d’espoir.