ZOULEIKHA OUVRE LES YEUX

Contribution La Griffe Paris

Rubrique Coups de coeur

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲

Facilité de lecture ▲▲▲▲▲

Rapport avec le rite △△△△△

Parfois c’est une découverte sur un site littéraire, parfois une discussion avec un lecteur rencontré par hasard à la Fnac, un hasard alors ou tout simplement une rencontre. Une rencontre avec un grand un très grand écrivain. On dit aujourd’hui écrivaine, auteure, autrice… serait- ce à classer dans la rubrique « littérature féministe ». Condescendance obligerait. Point du tout. Erreur profonde. C’est de la grande littérature russe, sûrement, universelle sans aucun doute.  

Nous sommes en présence d’un roman, un vrai roman, rarement romanesque, prolifique sans être excessif. Pourtant il pourrait tellement le devenir au fils des centaines de pages.

Zouleikha est une tatare qui vit le début de la dékoulakisation. Elle est mariée à une brute épaisse qu’elle considère néanmoins comme un bon mari car il ne la bat pas trop souvent. Sa belle mère, La Goule, personnage épouvantable, haineux, jaloux lui fait une vie insupportable. Il faut néanmoins la supporter. Des croyances religieuses invraisemblables puis tout à coup l’intervention/interruption du monde communiste …tout va changer … plus de repères, plus de koulaks, la mort partout, la désolation, le goulag, les transhumances, la déportation. Malgré tout il faut essayer de vivre, les promiscuités, la haine, surtout la crainte de ceux qui veulent malgré tout vivre. De quoi le lendemain sera-t-il fait ? Rien de sûr, la vie recommence chaque jour, chaque jour est danger, rarement espoir.

Pas question de raconter une telle épopée, car c’est une véritable épopée et on la découvre sans cesse. S’ennuyer ? jamais, chaque moment du livre est l’espoir d’une nouvelle journée, rarement heureuse, toujours inquiétante ; toujours inattendue jusque dans ses routines.

En arrière-plan, la toile de fond de l’histoire des années 1930/1940 en URSS. Rien d’inexact, au contraire. Mais quelle histoire, celle du bruit et de la fureur. Quelques moments de répit parfois. Ils sont rares. La vie n’est jamais écrite à l’avance.

Avec Gouzel Iakhina nous cheminons, nous marchons, oui, cependant jamais à la même vitesse.

Peut-on trouver un moment pour espérer ?

Un roman dur, abrupt, une fois commencé on ne le lâche plus.

Remercions celle qui a pu écrire un tel récit. On n’est pas près de l’oublier !

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