LA ROUTE DE LA KOLYMA

Contribution La Griffe Lorraine

Rubrique Hors-Normes

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲△

Facilité de lecture ▲▲▲▲▲

Rapport avec le rite △△△△△

Depuis Chalamov, Soljénitsyne, Eveguenia Guinzbourg et autres (notamment le dernier livre d’Antoine Senanque « Adieu Kolyma », paru il y a quelques semaines), nous savons tout ou presque tout sur le goulag et ses différents lieux à travers la Sibérie essentiellement.  

Cet ouvrage, assez court, ne prétend pas nous apprendre ce que nous aurions, par hasard, pu ignorer.

Bien au contraire. L’auteur est un spécialiste de l’URSS et rien de ce qui concerne le goulag ne lui est étranger. Le goulag, la Kolyma, il connaît puisqu’il a co-dirigé « L’histoire du goulag stalinien » en 7 volumes et en russe.

Ce qu’il a souhaité présenter dans cet ouvrage ce sont les lieux des goulags. Ces lieux, aujourd’hui quasiment disparus, au milieu des bois, ou des campagnes, ces lieux oubliés bien souvent, ces lieux de mémoire qui disparaissent car la nature reprend tout, efface tout, même les pires malheurs, même les pires inhumanités.

Aidé, quand c’était possible, par des gardiens de mémoire : les derniers survivants : quand il en reste et quand ils acceptent d’en parler. Surtout grâce aux membres de l’Association Mémorial, cette Association souhaite que les générations à venir appréhendent la réalité de « l’ancien régime communiste ».

Les archives ont été déclassées, quelques monuments ont été érigés mais, aujourd’hui, on tente de faire oublier cette partie de l’histoire russe.

Notre auteur est venu sur place retrouver les lieux chargés de cette histoire et c’est cette recherche qui l’a occupé pendant plus d’un mois environ. Nous la recevons dans toute sa vérité abrupte.

Néanmoins, nous nous devons de passer, à notre tour, le flambeau de la mémoire …

Un ouvrage particulier qui se lit sans effort et nous laisse terriblement pensif. En effet malgré l’auteur, malgré nous, que restera-t-il de l’histoire de ces hommes, de ces femmes et de leurs souffrances ? L’Histoire passe, une strate efface la précédente. Le livre fait particulièrement bien sentir la vanité de toutes choses et des créations humaines sensées durer des générations entières.

Ce qui s’impose à l’évidence, c’est la disparition quasi intégrale et déjà programmée inexorablement, par le Temps implacable, de cette « civilisation » de la Kolyma.

Pourtant, c’est bien ainsi que des « hommes ont vécu là » !

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