LA PENSÉE ÉSOTERIQUE DE LEONARD DE VINCI

Contribution La Griffe Aquitaine

Rubrique Hors-Normes

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲

Facilité de lecture ▲▲▲△△

Rapport avec le rite ▲▲▲▲△

En lisant « La pensée ésotérique de Léonard de Vinci » j’ai découvert une vision peu commune du grand maître de la Renaissance. Loin des approches traditionnelles qui décrivent Léonard comme un savant et un artiste curieux de tout, l’auteur propose une lecture mystique et symbolique, parfois déroutante, mais très intéressante. Selon lui, derrière les carnets techniques et les chefs-d’œuvre picturaux se cache une pensée secrète, nourrie d’hermétisme, de gnose et d’occultisme.

Deux tableaux occupent une place centrale dans l’ouvrage : Bacchus et Saint Jean Baptiste. À première vue, ces deux figures semblent éloignées l’une de l’autre : l’une appartient au panthéon païen, l’autre au répertoire chrétien. Pourtant, Léonard les rapproche par leur allure étrange, leur beauté androgyne et ce sourire indéfinissable qui trouble le spectateur. L’auteur insiste sur ce lien : Bacchus n’est pas seulement le dieu du vin, il devient dans le pinceau de Léonard le symbole d’un savoir caché, d’une ivresse spirituelle qui ouvre la voie à une connaissance supérieure. Quant au Saint Jean Baptiste, il est montré dans la pénombre, le doigt levé vers le ciel. Ce geste,  n’est pas une simple référence religieuse mais un signe, un appel vers l’invisible, adressé à ceux qui savent lire les symboles.

Dans cet ouvrage, Vulliaud dérange en affirmant qu’un peintre aussi marqué par la science ait pu transmettre, dans ses œuvres, des messages ésotériques. Beaucoup de spécialistes lui reprochèrent d’exagérer, de projeter ses propres obsessions sur des tableaux qui n’avaient peut-être rien d’hermétique. Mais cette audace rend le livre très intéressant , il nous invite à poser un autre regard sur les toiles de Vinci, à nous interroger sur la part de mystère et d’ambiguïté qui les habite.

On se surprend à revoir Bacchus et Saint Jean Baptiste autrement, comme des énigmes visuelles qui mêlent sacré et profane. L’ouvrage fait aussi référence à de nombreux  auteurs qui éclairent son propos : Dante, Pic de la Mirandole, Marsile Ficin, Joseph de Maistre….Enfin, pour les amoureux des fleurs, je recommande les développements de l’auteur sur l’Ancolie qu’il définit comme : « symbole de l’union de la nature divine et de la nature humaine, de l’actif et du passif, union de l’âme purifiée remontant à son principe, l’unité divine »

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