LE MÉDIOCRE ET LE GÉNIE

Contribution La Griffe Paris

Rubrique les Incontournables

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲

Facilité de lecture ▲▲▲▲△

Rapport avec le rite ▲▲▲▲▲

Voici un livre vigoureux et un auteur qui ne s’embarrasse pas de faux-fuyants. Il écrit ce qu’il a à dire et avec un certain « emportement ».  Cré nom oui le génie existe et qu’aillent au diable les déconstructeurs de tous poils qui au nom d’idéologie existentialiste ou autre « marxisante » refusent ce terme infamant bien sûr de génie.

Il vaut mieux exalter les médiocres que d’admirer le génie d’un Mozart et surtout éviter de s’associer à Sartre et à sa grande « sartreuse » de Simone ainsi qu’à Derrida et autres thuriféraires de la déstabilisation.

Notre auteur, agrégé de philosophie et professeur en classes préparatoires, ce n’est pas rien et c’est même beaucoup, réhabilite (enfin…) la pensée essentialiste au travers

- d’une introduction, souvent très drôle, très caustique. Je cite :

« Nous vivons ou plutôt nous survivons, nous agonisons dans un monde terrible où régne en maîtresse absolue l’infect cohorte des crétins….

Les élites ne sont plus des élites, ce sont des groupes autoproclamés d’intrigants qui exercent la terreur dans les clubs bien fermés où la bêtise et l’inculture seules font la loi… »

- Puis de 3 parties :

 - la généalogie de la catastrophe.  

- les essences de la vie et la réhabilitation du spiritualisme.

 - les natures humaines avec la réhabilitation de l’essentialisme et du génie.

Pas question de s’ennuyer. Patrice Guillamaud a une plume souvent acerbe contre ses ennemis. Pas question de les ménager au contraire.

Le style est parfois un peu « professeur de khâgne » voire un peu snob à l’occasion. Mais c’est un plaisir avec lui d’insister sur l’existence d’une puissance créatrice sachant que la médiocrité est de fait une inauthenticité !

Si l’ouvrage connaît, à l’occasion, quelques longueurs, il est tellement réjouissant et surtout il va tellement au fond des choses et des raisonnements les plus profonds qu’il apparaît comme une nécessité absolue de repenser les philosophies d’aujourd’hui.

Ce livre est une respiration.  Prenons en une grande une très grande bouffée.