MADAME DE POMPADOUR
Contribution La Griffe Lorraine
Rubrique Coups de coeur
Intérêt général de l’ouvrage ▲▲△△△
Facilité de lecture ▲▲▲▲▲
Rapport avec le rite ▲△△△△
Ah, quelles sont délicieuses ces auteures anglaises ! A leur aise quand il s’agit d’écrire des futilités mêmes royales. Alors Louis XV, ses femmes et sa favorite Madame de Pompadour menant la vie de château, quel beau sujet. Notre anglaise, sans être une spécialiste de l’histoire de France fut en son temps une spécialiste de la vie mondaine, aussi bien dans sa Grande-Bretagne qu’en terre de France.
On s’attendrait trouver un vieil assassin au détour d’une tasse de chocolat tant cela sent le « so british ». Mais on sent bien que la royauté française la fascine. Voilà de la vraie monarchie, avec un roi tout puissant et pour de bon. Rien à voir avec la tutelle parlementaire d’outre-manche. Un roi qui s’affiche sans complexe avec sa favorite, toute la France est là ! Enfin toute la France, façon de parler, car cette France se limite à ceux qui sont nés. Ce livre fourmille d’anecdotes et l’on prend un vrai plaisir à les découvrir.
Un vrai roman fait de rien et de tout. Souvent ce livre me fit sourire, pas plier les côtes, mais presque, lorsque Nancy Mitford établit des comparaisons indirectes avec les us et usages de la society. Ces apartés sont touchants de naïveté. Passons rapidement sur la cuisine et les plats royaux qui la laissent pantois, et attardons-nous sur le mobilier qu’elle juge de bon aloi, s’il est anglais, cela va de soi. Versailles surpasse Buckingham par ses portes dérobées autorisant des aventures galantes.
Mais notre romancière se reprend avec la supériorité de la marine anglaise comme la guerre de sept ans le démontra, selon elle. Dans le fond ce livre est une variante des carnets du Major Thomson, mais au XVIIIème siècle. On voit bien dans le fond qu’elle aurait aimé vivre à cette époque, aller de châteaux en châteaux et découvrir au gré de la fantaisie royale de nouveaux personnages et des intrigues inattendues.
Pour finir, la Pompadour n’est dans ce livre qu’un prétexte pour raconter ce qui fait le quotidien d’une belle et audacieuse favorite.