Contribution La Griffe  Île de France

Rubrique Métaphysique

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲△

Facilité de lecture ▲▲▲△△

Rapport avec le rite ▲▲△△△

Si l'on veut dresser le catalogue des publications du philosophe Maurice Merleau-Ponty (1908-1961) il faut prendre son temps car il est considérable. De mémoire citons en quelques-uns : le célèbre « Le visible et l'invisible », « Phénoménologie de la perception », « Éloge de la philosophie », « La prose du monde », « Les aventures de la dialectique », « Humanisme et terreur », « La structure du comportement », « sens et non-sens ».

J'en passe et des meilleurs ! Agrégé de philosophie en 1930, il va très rapidement enseigner et faire partie du monde intellectuel de son époque, représentera le courant de l'existentialisme chrétien et participera à l'équipe de la très connue revue « Esprit ». Ses relations et ses références avec les intellectuels de l'époque sont nombreuses : Husserl, Heidegger, de Beauvoir et Sartre, avec lequel il va entretenir des liens forts jusqu'à leur rupture, Merleau-Ponty n'ayant pas supporté les prises de position de Sartre sur le soutien apporté aux communistes à propos de la guerre de Corée.

À cette occasion, il prendra distance vis-à-vis de la revue « Les Temps Modernes » qu'il avait rejoint, où l'influence de Sartre était prédominante et où il était membre du comité de rédaction.

Toute son œuvre portera sur la définition de la corporéité et du langage, dans une langue parfaite et une logique inattaquable. Sauf son dernier ouvrage achevé juste avant sa mort. À cette époque, fatigué, il va s'installer dans la campagne provençale, au Tholonet près d'Aix et là, il se laisse aller au plaisir : jouissance du paysage qui porte à jamais l'empreinte de l'œil du peintre Cézanne et qui lui permet de se réinterroger sur la vision en même temps que la peinture. Une fois de plus, il cherche des mots du commencement, des mots qui nomment ce qui fait le miracle du corps humain, son inexplicable animation, sitôt noué son dialogue muet avec les autres, le monde et lui-même. Miracle ô combien fragile. Et puis, la découverte fondamentale, qu'à deux doigts de la disparition, on peut enfin s'abandonner, en direct, à la beauté du monde et de l’art. Ici, la parole se libère enfin de la théorie et de ses contraintes.

Un petit chef-d'œuvre nous plongeant dans la joie d'être.

Précédent
Précédent

LETTRES DE RUSSIE

Suivant
Suivant

NOTRE VIE À UN SENS !